'n'importe qui'
![]() |
LE PREMIER CHIEN COIFFÉ un chien avec un chapeau |
![]() |
Un calquiera 'un quelqu'un' |
![]() |
Il primo venuto 'le premier venu' |
![]() |
O primeiro que passe 'le premier qui passe' |
![]() |
Primul ieșit în cale 'le premier trouvé dans la rue' |
Le premier chien coiffé
L’expression LE PREMIER CHIEN COIFFÉ a en français le sens de ‘n’importe qui’. Elle date du XVIe siècle et était utilisée dans un contexte où une femme qui ne trouvant pas de mari se rabattait sur le premier homme qu’elle rencontrait. Pour parler d’un homme qui s’amourachait de tout type de femme, on utilisait l’expression TOMBER AMOUREUX D’UNE CHÈVRE COIFFÉE ou PORTANT UN FOULARD.
L’expression LE PREMIER CHIEN COIFFÉ est plutôt utilisée actuellement dans des contextes où une personne a le contact facile et engage la conversation avec toute personne qui croise sa route, notamment dans la variante du français de Belgique, UN CHIEN AVEC UN CHAPEAU et dans celle du français du Québec, LE PREMIER CHIEN QUI GRATTE À LA PORTE.
Dans les autres langues romanes, les expressions équivalentes sont UN CALQUIERA (‘un quidam’) pour l’espagnol, IL PRIMO VENUTO (‘le premier venu’) pour l’italien, O PRIMEIRO QUE PASSE (le premier homme qui passe) et primul ieșit în cale (‘le premier trouvé dans la rue’) pour le roumain.
La langue française présente donc ici la double particularité d’être la seule langue romane à utiliser le mot CHIEN pour désigner une personne quelconque… et de faire de CHÈVRE le féminin de CHIEN !
![]() |
Cette notice a été rédigée pour la revue ROMA hors série 1/2024 par Annick Englebert. |