Catulle et l'amour
1. Poème 51
Ille mi par esse deo uidetur,
ille, si fas est, superare diuos,
qui sedens aduersus identidem te
spectat et audit
dulce ridentem, misero quod omnis
eripit sensus mihi: nam simul te,
Lesbia, aspexi, nihil est super mi
lingua sed torpet, tenuis sub artus
flamma demanat, sonitu suopte
tintinant aures gemina, teguntur
lumina nocte.
otium, Catulle, tibi molestum est:
otio exsultas nimiumque gestis:
otium et reges prius et beatas
perdidit urbes.
[Traduction M. RAT, Catulle, 1931] Il me paraît être l'égal d'un dieu, il me paraît (est-ce possible?) surpasser les dieux, celui qui, assis en face de toi, te voit souvent et entend ton doux rire. Hélas! Ce bonheur m'a ravi l'usage de tous mes sens! À peine t'ai-je aperçue, ô Lesbie, que ma voix expire dans ma bouche, ma langue s'embarrasse, un feu subtil circule dans mes reins, un tintement confus bourdonne à mes oreilles, la nuit couvre mes deux yeux! Catulle, l'oisiveté t'est funeste; l'oisiveté a pour toi trop d'attraits et de transports; l'oisiveté avant toi a perdu et les rois et les villes florissantes.
2. Poème 81
Odi et amo. quare id faciam, fortasse requiris.
nescio, sed fieri sentio et excrucior.
[Traduction M. RAT, Catulle, 1931] Je hais et j'aime. - Comment cela se fait-il? demandez-vous peut-être. - Je l'ignore; mais je le sens, et c'est là un supplice.
Cette page a été rédigée pour ROMA·NET par Guillaume Quintin et Timothée Coussement. |