L'expression du conflit en roumain

Sânzienele - Sept fées pour l'été

 

Dans le calendrier populaire, la journée de 24 Juin est connue comme Sânziene (Saint-Jean) ou Dragaica.
Le rituel de Sânziene. Dans les pratiques folkloriques de Sânziene, les plus belles filles du village, vêtues  en robes blanches passent toute la journée à chercher et ramasser des fleurs (Galium Verum). Elles doivent rester seules et hors de la portée du regard des hommes. En utilisant les fleurs cueillies au cours de la journée, les filles font des couronnes qu'elles portent à leur retour dans le village, à la nuit tombée. Elles deviennent ainsi  des fées Sânziene et elles dansent en rond autour d'un feu, dans lequel tous les restes de la récolte précédente sont jetés. Les gens sont empêchés de leur parler au cours de cette cérémonie, pour ne pas distraire les esprits des sânziene, les mettre en colère et en devenir possédés. C'est un rituel de fécondité pour la terre. Les filles peuvent aussi apprendre l'identité de leur futur mari.
Sânzienele ont leur origine dans un ancien culte solaire. Les fêtes solaires sont des seuils à travers l'année, tout comme les seuils de la vie humaine et imposent des rituels semblables. Les solstices et les équinoxes donnent naissance à des scénarios et des créatures mythiques, des actes de divination et propitiation, des mystères et des histoires anciennes ouvrant les portes du ciel. Le nom est probablement tiré de Diane, la déesse romaine de la chasse et des forêts, ou par de petites fleurs sauvages jaune doré (Galium verum). Dans le sud, elles sont appelées Dragaica, le Jour du Soleil, Ursina, Amuţitul Cucului (le silence du coucou), Début de l'été.
Sânzienele ont été considérées, depuis l'époque de Cantemir comme des représentations phytomorphes (fleurs du solstice d'été) et divinités anthropomorphes. Dans la croyance populaire, Sânzienele ont été considérées comme des belles femmes, véritables prêtresses du soleil, comme des divinités nocturnes cachées dans des bois sombres, loin de toute civilisation. Il n'est pas impossible que, dans des temps reculés la population des montagnes se réunissait parfois au moment du solstice  (Sânzienele) ou de l'équinoxe pour des rituels dédiés au Soleil, dieu suprême donnant la lumière, de la chaleur et de la nourriture. On a d'ailleurs découvert des signes solaires (rosettes, le soleil anthropomorphisé) sur les mégalithes des Montagnes de Calimani.
Il se dit que dans la nuit du solstice d'été (23 à 24), les portes du ciel s'ouvrent et l'au-delà rentre en contact avec le monde terrestre.
Pour être belles et aimées toute l'année, les filles avaient l'habitude de se baigner dans la rosée des zones inexplorées le matin du 24 Juin.
En médecine populaire, Sânziana est utilisée dans le bain pour renforcer les enfants faibles et sensibles et pour traiter les maladies oculaires et dermatologiques.
Dans la mythologie roumaine populaire, on trouve Sânzienele ou Drăgaicele comparées aux Iele et aux Rusalii (Pentecôte), Sânzienele ou drăgaicele sont bienveillantes envers l'homme et contribuent à la croissance des plantes. Cependant, Sânzienele se vengent amèrement si leur fête n'est pas respectée. Mircea Eliade présente dans son roman Noaptea de Sânziene (Forêt interdite) (1955) les croyances populaires reliées aux  Sânziene.[1]

 


[1] cf. http://legendeleromanilor.ro/2013/06/sanzienele-noaptea-de-sanziene/; http://www.descopera.ro/dnews/12817886-ce-se-intampla-in-noaptea-de-sanziene-tot-ce-trebuie-sa-stii-despre-sarbatoarea-sanzienelor; https://saptestele.wordpress.com/2010/06/23/seven-fairies/

 

revue roma blanc 120 Cette page a été rédigée pour ROMA·NET par Alice Toma.
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