L'expression du conflit en italien

Les Horaces et les Curioaces

L'histoire des Horaces et des Curiaces fait partie des traditions mi-historiques, mi-légendaires qui accompagnent les origines de Rome.
Sous le roi Tullus Hostilius, les cités rivales d'Albe et de Rome, plutôt que de s'épuiser dans des luttes stériles, préfèrent nommer les champions qui combattront pour elles. Dans chaque armée, trois frères sont désignés par le sort : les Horaces pour Rome, les Curiaces pour Albe. Au premier affrontement, deux des Horaces sont tués, tandis que les Albains sont tous trois blessés, mais de blessures inégalement graves. Le troisième Horace, resté indemne, simule alors la fuite, puis, faisant soudain volte-face, triomphe l'un après l'autre de ses adversaires qui, selon leur blessure, le suivaient à distance inégale. Donnant ainsi la victoire à Rome, il ternit toutefois son triomphe par le meurtre de sa sœur Camille qui pleurait la mort de l'un des Curiaces, son fiancé. Traduit en justice, condamné pour meurtre, il est acquitté par le peuple en raison de son courage, mais doit se plier à un rite de purification.
L'épisode des Horaces et des Curiaces – qui correspond peut-être à une réalité historique – a été rapporté par Tite-Live dans son histoire romaine. Certains historiens, partisans de la thèse d'une origine commune aux différentes mythologies indo-européennes, ont rapproché l'histoire des Horaces d'un mythe irlandais illustrant l'initiation des jeunes guerriers. Purement légendaire dans la tradition celtique, ce mythe aurait été adopté et transformé en un fait historique par l'esprit pratique et concret des Romains.
Cette histoire a inspiré à Corneille une tragédie, Horace (1640), et à David un célèbre tableau, le Serment des Horaces (1785).

Le serment des Horaces, David, 1784 (Musée du Louvre)

 

Les Horaces contre les Curiaces, Giuseppe Cesari, 1612 (Musée du Capitole, Rome)

Horace tue sa sœur Camille, Francesco de Mura, 1760 (Collection privée)[1]


[1] http://mythologica.fr/rome/horaces.htm

revue roma blanc 120 Cette page a été rédigée pour ROMA·NET par Sabina Gola.
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