Les cris des animaux en roumain

rață double origine : de l’albanais (rosë) et du serbe (raca) mac-mac a măcăni
pisică possible origine : turc (pisi, pisík) bulgare (pisa) albanais (piss) miau a mieuna
câine  lat. canem ham-ham  a lătra
cocoș anc. slave kokoši cucurigu a cânta
broască lat. broscam oac-oac a cânta
greiere lat. grillum cri-cri a cânta
găină lat. gallinam cotcodacco-co a cotcodăci
pui lat. pullum piu-piu a piui
șoricel lat. coricem chiț-chiț a chițăi
vacă lat. vaccam muuuu a mugi
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Les degrés de l'adjectif en roumain

Le roumain fait une distinction entre les adjectifs qualificatifs et les adjectifs pronominaux. Les adjectifs pronominaux ne connaissent pas la catégorie de degré de comparaison tandis que les adjectifs qualificatifs, en général, utilisent les degrés de comparaison pour montrer l'intensité de la qualité qu'ils nomment. Les degrés de comparaison sont aussi utilisés pour qualifier l'intensité des adverbes.
Les degrés de l'adjectif connus dans la grammaire traditionnelle sous le nom de degré de comparaison et dans la grammaire moderne sous le nom de degré d'intensité  sont : le positif , le comparatif et le superlatif. Le positif est le terme zéro, neutre par rapport à l'intensité et il constitue le repère pour les autres degrés.
Les adjectifs qualificatifs qui ne présentent pas de degrés de comparaisons font partie des catégories suivantes :

  • les adjectifs qui dénomment une qualité non graduelle : definitiv [fr. définitif], final [fr. final], unic [fr. unique], veșnic [fr. éternel]

Dragostea este eternă. Dragostea dintre Eminescu și Veronica este cea mai eternă.
(L'amour est éternel. L'amour d'Eminescu et Veronica est la plus éternel.)

  • les adjectifs de la terminologie technico-scientifique : euclidian [fr. euclidien], geopolitic [fr. géopolitique], pulmonar [fr. pulmonaire], vizual [fr. visuel]
  • certains adjectifs composés : galben-deschis [fr. jaune-claire], roșu-închis [fr. rouge-foncé], dulce-acrișor [fr. doux-aigre]
  • les adjectifs qui proviennent d'un étymon latin comparatif ou superlatif : anterior [fr. antérieur], superior [fr. supérieur], optim [fr. optime], extrem [fr. extrême], infim [fr. infime], ultim [fr. ultime]
  • des adjectifs qui incluent des sèmes superlatifs dans leur matrice sémantique : infinit [fr. infini], gigantic [fr. gigantesque], nemaipomenit [fr. extraordinaire], admirabil [fr. admirable] etc.
  • les adjectifs avec suffixe diminutif : căldicel [fr. un peu chaud], frumușel [fr. un peu beau], tărișor [fr. un peu dure], dulcișor [fr. un peu sucré] etc.
  • les adjectifs invariables qui proviennent d'adverbes : asemenea [fr. pareil], așa [fr. tel], gata [fr. prêt].

Parfois ces adjectifs admettent certaines marques d'intensité :

Veronica era tare frumușică.
Veronica était fort un peu belle. (le français ne le permet pas)

1. Le comparatif

Le degré comparatif peut exprimer l'égalité ou l'inégalité. Dans ce dernier cas on distingue le comparatif d'infériorité et le comparatif de supériorité. Dans tous les cas, le comparatif est analytique. Les marques du comparatif précèdent l'adjectif et celui-ci est suivi par le repère de la comparaison, un complément comparatif.
Le comparatif d'égalité est composé :

  • d'une locution adverbiale : la fel de, tot așa de, tot atât de, deopotrivă de;
  • et l'adjectif au degré positif.

Le repère est introduit par ca, ca și, cât, cât și, ou, s'il s'agit d'une proposition, (pre)cum, după cum, așa cum, întocmai cum, cât.
Par exemple :

Veronica este la fel de frumoasă ca tine.
(Veronica est aussi belle que toi. )

Deși scria poezie, Veronica nu era la fel de cunoscută în epocă, așa cum era Eminescu.
(Bien qu'elle écrivait de la poésie Veronica n'était pas aussi connue à l'époque comme l'était Eminescu.)

Parfois le repère du comparatif d'égalité n'est pas exprimé, mais il est déductible du contexte :

Au trecut 169 de ani de la nașterea sa și Eminescu e la fel de prezent.
(169 ans après sa naissance Eminescu est aussi présent. )

Le comparatif d'inégalité indique le degré plus élevé – comparatif de supériorité – ou plus réduit  – comparatif d'infériorité – de la qualité d'un objet. La marque de la supériorité est mai [fr. plus] et la marque de l'infériorité est mai puțin [fr. moins] et le repère de la comparaison est introduit par decât [fr. que] en variation libre avec ca [fr. comme] et decât [fr. que] (en langage familier de cum [fr. de comme]) quand il s'agit d'une proposition. Par exemple :

Veronica este mai frumoasă ca tine.
(Veronica est plus belle que toi.)

Veronica este mai puțin frumoasă ca tine.
(Veronica est moins belle que toi.)

Et en phrase :

Deși scria poezie, Veronica era mai puțin cunoscută în epocă, decât era Eminescu.
(Bien qu'elle écrivait de la poésie Veronica était moins connue à l'époque que l'était Eminescu.)

Deși scria poezie, Veronica nu era mai cunoscută în epocă, decât era Eminescu.
(Bien qu'elle écrivait de la poésie Veronica n'était pas plus connue à l'époque que l'était Eminescu.)

Certains adjectifs d'origine latine sont des comparatifs de supériorité intrinsèquement : anterior, posterior, ulterior, inferior, superior, exterior, interior. Le repère est un substantif au datif ou un substantif introduit par la locution față de [fr. face à, par rapport à]

15 ianuarie, ziua de naștere a lui Eminescu și ziua culturii românești, a avut un ecou superior așteptărilor/ față de așteptări.
(Le 15 janvier, date anniversaire de Mihai Eminescu et journée de la culture roumaine, a eu un écho supérieur aux attentes/ par rapport aux attentes.)

Le comparatif d'inégalité, précédé par certains adverbes ou locutions adverbiales, réalise des constructions intensives ou progressives :

Versurile lui Eminescu sunt mult mai bunedecât versurile Veronicăi.
(Les vers d'Eminescu sont meilleures par rapport aux vers de Veronica.)

Pour comparer deux qualités opposées, le roumain utilise mai mult [fr. /plus beaucoup/], mai degrabă [fr. plustôt], mai curând [fr. /plus bientôt/]:

Veronica poartă o rochiță mai degrabă largă decât strâmtă.
(Veronica porte une robe qui est plutôt large qu'étroite.)
⟶ ‘une petite robe qui est un peu large'

2. Le superlatif

Le degré superlatif indique l'intensité maximale de l'attribut que l'adjectif incombe.
Le roumain fait la distinction entre un superlatif relatif et un superlatif absolu, qui peuvent exprimer chacun la supériorité ou l'infériorité.
Le superlatif relatif ajoute au comparatif, toujours en antéposition, le formant variable en genre et nombre cel, cea, cei, cele[1]

Cea mai mare durere a lui Eminescu a fost dragostea neînțeleasă.
(La plus grande douleur de Mihai Eminescu est son amour non compris.)

Cele mai frumoase poezii ale lui Eminescu sunt poeziile de dragoste.
(Les plus belles poésies d'Eminescu sont les poésies d'amour.)

Quand le terme de comparaison est introduit dans la phrase, celui-ci est précédé au singulier par la préposition din (plus rarement în, de la, de sub, de pe) et au pluriel par la préposition dintre (plus rarement între, printre). Pour un repère adverbial la préposition est de.

E greu de spus cqre este cea mai puțin frumoasă poezie din creația lui Eminescu .
(Il est difficile de dire laquelle est la poésie la moins belle de l'œuvre d'Eminescu.)

Le superlatif absolu indique l'intensité maximale et sans terme de comparaison. Pour la supériorité, la forme grammaticalisée est composée de l'adverbe foarte [fr. très] positionné toujours devant l'adjectif:

Eminescu a debutat foarte tânăr.
(Eminescu a débuté (à un) très jeume (âge).)

Seulement pour certains participes passés adjectivaux, la langue actuelle utilise encore l'adverbe mult [fr. beaucoup] pour le superlatif absolu :

Mult apréciatele versuri ale lui Eminescu sunt și astăzi de actualitate
(Les beaucoup appréciés vers d'Eminescu sont  aujourd'hui toujours d'actualité.)

Pour éviter toute ambigüité, en cas d'enchainement d'adjectifs coordonnés, la marque du superlatif est répétée pour chaque terme :

Veronica era și foarte frumoasă, și foarte inteligentă.
Veronica era foarte frumoasă și inteligentă.
(Veronica était et très belle et très intelligente.)

Deux autres adverbes sont utilisés pour la construction du superlatif absolu : tare [fr. fort] et prea [fr. trop], le dernier ayant la signification de présence en excès de la qualité :

A fost odată ca-n povești
A fost ca niciodată
Din rude mari împărătești
O prea frumoasă fată.
(Une trop belle fille.)

Le superlatif absolu d'infériorité est très peu utilisé, l'antonyme positif étant préféré :

El este foarte puțin politicos -> El este nepoliticos.
(Il est très peu poli. > Il est impoli.)

 


[1] Un article adjectival qui a son origine dans le démonstratif (d'éloignement) latin ille.

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Le genre des mots en roumain

    Latin Formation romane Phase intermédiaire Portugais
Singulier 1re pers. amabo amare habeo *amarao amarei
  2e pers. amabis amare habes *amaras amarás
  3e pers. amabit amare habet *amarat amará
Pluriel 1re pers. amabimus amare habemus *amaremus amaremos
  2e pers. amabitis amare habetis *amaretis amareis
  3e pers. amabunt amare habent *amarant amarão
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La formation des temps du futur en roumain

    Latin Formation romane Roumain courant Roumain littéraire
Singulier 1re pers. amabo amare habeo o să iubesc voi iubi
  2e pers. amabis amare habes o să iubești vei iubi
  3e pers. amabit amare habet o să iubească va iubi
Pluriel 1re pers. amabimus amare habemus o să iubim vom iubi
  2e pers. amabitis amare habetis o să iubiți veţi iubi
  3e pers. amabunt amare habent o să iubească vor iubi

NB : le verbe latin amare n’a pas eu de descendant direct en roumain, qui emprunte son verbe a iubi au slave.

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La formation des temps du passé en roumain

    Latin Formation romane Roumain
Singulier 1re pers. cantavi habeo + cantatum am cântat
  2e pers. cantavisti habes + cantatum ai cântat
  3e pers. cantavit habet + cantatum a cântat
Pluriel 1re pers. cantavimus habemus + cantatum am cântat
  2e pers. cantavistis habetis + cantatum ați cântat
  3e pers. cantaverunt habent + cantatum au cântat
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Le système vocalique du roumain

Le système vocalique roumain comprend sept phonèmes qui se distinguent entre eux d'après leur aperture et leur localisation. Il existe trois degrés d'aperture : maximum (voyelle ouverte a), moyen (voyelle semi ouvertes ou moyennes o, ă, e) et minimum (voyelles fermées u, î, i). Il existe trois séries de localisation : antérieure (e, i), médiane (a, ă, î), postérieure (o, u).

Les phonèmes-voyelles sont réalisés de façon identique en syllabe accentuée et inaccentuée.
À la différence du français et du portugais, le roumain ne connaît pas de voyelles nasales à valeur phonologique, mais uniquement des allophones nasales, notamment avant un n ou un m suivis d'une consonne : arunca ‘jeter'.
Les phonèmes vocaliques caractéristiques du roumain sont les voyelles centrales non-arrondies ă et â/î. Le phonème représenté par la lettre ă en roumain ne se retrouve que dans une seule autre langue romane : le portugais. C'est en revanche un phonème bien représenté dans les langues du sud-est européen appartenant au noyau de l'union linguistique balkanique (daco-roumain, aroumain, méglénoroumain, mais aussi bulgare et albanais). Ce fait explique l'hypothèse d'une origine substratique (Rosetti 1886 : 225-228).
L'origine et surtout l'ancienneté du phonème reproduit dans l'orthographe actuelle par î en position initiale et finale de mot et par ă à l'intérieur du mot, est plus incertaine : en dehors du roumain il n'existe qu'en istroroumain et dans une partie des dialectes aroumains, et sa phonologisation en daco-roumain est assez tardive (avant le XVIe siècle dans les parlers valaques, plus tardivement dans les parlers moldaves, cf. Vasiliu 1968 : 126-128).
Le degré d'aperture a un rôle distinctif aussi bien pour la paire a vs ă que pour ă vs â/î : o casă ‘une maison' vs casa ‘la maison' ; mări ‘(des) mers' vs mari ‘grands' ; rău ‘méchant' vs râu ‘rivière' ; ură ‘il souhaita' vs urî ‘il haït'.
La lettre i peut noter : la voyelle – dimineața ‘le matin' ; niște ‘quelques' ; la semi-voyelle – ai ‘tu as' ; doi ‘deux' ; un i bref (consonantique) – flori ‘fleurs' ; aveți ‘vous avez'.
La lettre i n'a pas de valeur phonétique lorsqu'elle est précédée de c, g, ch, gh et suivie par une voyelle : ciocolata ‘le chocolat' ; chiar ‘même' ; unghiul ‘l'angle'.
Les groupes de lettres ch, gh (toujours suivis par e ou i) notent les sons /k', g'/ : chem ‘j'appelle' ; ureche ‘oreille' ; vechi ‘vieux' ; înghețată ‘glace' ; unghi ‘angle'.
Le roumain possède un nombre élevé de diphtongues et de triphtongues issues de la combinaison d'une voyelle avec les semi-voyelles e, o, i, u (Vasiliu 1989, 2s): diphtongues ascendantes – ea, eo, ia, ie, io, iu, oa, ua, uă ; diphtongues descendantes – ai, au, ăi, ău, ei, eu, iu, îi, îu, oi, ou, ui ; triphtongues – eai, oai , iai, eau, iau, ieu, iei, ioi, eoa, ioa.

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ULB multigram Label